Jour 1 : Dimanche 24 août à 4h30, nous sommes 9 à partir à bord du minibus loué en direction du Val d’Agola (alt. 1310 m) dans le massif de la Brenta, Province de Trente en Italie. Nous passons par le lac du Val d’Agola pour rejoindre le refuge XII Apostoli (alt. 2488 m) sac au dos chargé [7.7 kms, 3h05, D+1210 m). Les sommets sont accrochés par la brume habituelle dans les Dolomites durant les après-midi d’été.
Jour 2 : Nous partons lundi 25 août à 7h15 par beau temps. La brèche des Deux Dents (alt. 2859 m) est franchie par la via ferrata Castiglioni, puis nous descendons par une succession d’échelles et un bon sentier jusqu’au refuge Agostini au toit rouge caractéristique. Nous remontons la moraine du glacier résiduel d’Ambiez et traversons prudemment le couloir sur les pierres soudées par la glace vive jusqu’au pied des échelles menant à la brèche de Tosa. Ensuite, le long sentier en balcon est bordé des hautes cimes Polsa, Tosa, Margherita, Brenta Bassa et Brenta Alta. Dans un secteur d’éboulis, Daniel et Rhemo sécurisent la descente d’un couloir court et étroit en posant une corde fixe sur un becquet. Le refuge Pedrotti est en travaux, nous profitons toutefois de sa buvette. Passé la brèche de Brenta, nous dévalons le val Brenta Alta jusqu’au refuge Brentei [10.3 kms, 10h45, D+880 m, D-1200 m].
Nous prenons nos aises dans le confortable bâtiment d’hiver du refuge et profitons d’un excellent dîner.
Jour 3 : Mardi 26 août par beau temps nous remontons le sentier de la veille jusqu’au départ de la via ferrata des Petites Brèches Centrales. Ce long sentier ferré serpente, monte et descend en balcon et sur des échelles, traverse des brèches dans un décor majestueux rendu fantastique par les écharpes de brume. Au niveau de la brèche d’Armi nous descendons par des échelles au niveau du glacier de Sfulmini sous la cime d’Armi. Passé le refuge Alimonta, nous reconnaissons en aller-retour la zone du glacier résiduel de Brentei par où passera notre parcours du lendemain. [9.3 kms, 8h05, D+700 m, D-760 m].
Le soir, le Qi Gong, le Zouk et l’art de défaire et faire son sac nous bidonnent. Le dîner est toujours aussi délicieux.
Jour 4 : Forts d’une meilleure prévision pluviométrique, nous partons au complet mercredi 27 août à 7h00 par beau temps et remontons le sentier reconnu la veille et le pierrier d’accès à la via ferrata Detassis constituée d’une série d’échelles. Cette via se poursuit à haute altitude par la via ferrata des Petites Brèches Hautes, autre grand objectif de notre séjour. La barre des 3000 m d’altitude est franchie dans un milieu tout aussi grandiose et étrange que la veille. A la brèche de Tuckett (alt. 2613 m), la bruine que nous attendions un peu plus tard s’invite et la visibilité diminue. Quatre italiens nous emboîtent le pas dans ce que nous pensons être le sentier de la Sega Haute. Le terrain est délité, raviné et pentu, la progression devient délicate sur une trace étroite à flanc de rocher. Tandis que Daniel cherche un passage vers l’avant, les italiens tentent de descendre dans les ravines, un femme chute et glisse sur quelques mètres. Pascal est envoyé en arrière où il trouve une ravine profonde praticable. Le groupe retrouve ainsi le sentier en contrebas et rejoint le refuge Tuckett e Sella [6.6 kms, 9h00, D+865 m, D-780 m].
Nous profitons d’un excellent repas. Le point météorologique scelle la décision d’écourter le séjour d’une journée. La nuit est venteuse et pluvieuse.
Jour 5 : Nous quittons le refuge à 7h30 et rejoignons le parking sous la pluie en passant par les refuges Casinei et Vallesinella [8.5 kms, 3h05, D-1100 m]. Le retour à Annecy s’effectue sans encombre, malgré une attente de 30 minutes à l’entrée du tunnel du Mont-Blanc.
Ce circuit combine des vias ferratas, des sentiers exposés partiellement câblés et des passages sur terrain délité ou glaciaire. Il offre la sensation d’évoluer en haute montagne dans un environnement sublime. Il s’adresse aux randonneurs expérimentés ayant le pied sûr, non sujets au vertige, autonomes sur via ferrata et endurants. Il doit être encadré par des initiateurs ayant la marge technique nécessaire.
Notre groupe a montré la cohésion et la bonne humeur indispensables. Félicitations à tous, spécialement à Nicole, affaiblie mais animée d’une forte volonté, Claude qui a sué en silence, Rhemo attentionnée envers les moins à l’aise et Daniel impérial en tête de cordée.
L’idée d’une session numéro 2 dans les Dolomites a germé unanimement …
Pascal ( rédacteur de ce compte-rendu),
Daniel et Rhémo Encadrants